Leave a light on

@Rafael

Quelques jours venaient de se dérouler et la fatigue commençait à se faire ressentir en cette fin d'après-midi après avoir longuement marché à travers son territoire. Le soleil commençait à se faire remplacer par un ciel orangé, virant bientôt au bleu rose et la température qui chute légèrement sans que l'air soit frais. Nous sommes dans le Centre après tout, c'est aléatoire et surtout à ce village abandonné.

Rares sont les étrangers qui passent par ici à cause de la légère odeur des hommes encore présente sur les bâtiments mais Baïka n'en avait pas peur. Elle savait que le lieu était abandonné, et qu'aucune personne allait la déranger dans ce lieu à part des aventuriers ou des curieux. C'est dans une maison que son corps se posa au sol, près d'un mur encore chauffé par le soleil tout en laissant ses yeux arpenter le mur de Morphée mais ses sens restant toujours présent.

Je vais, je cours. Oui, je suis en forme. Mon hyperactivité me titille, m'obligeant à foncer vers les terres du centre. Un village. Intéressant. Ma curiosité me fait avancer vers ses habitations qui tombent en ruine. Le soleil commence à décliner dans le ciel, mais je me fiche, je n'ai pas peur du noir. Mes sens aux aguets. J'approche l'endroit. Une odeur nauséabonde. Ceux que j'ai connus, ceux qui ont arrachés la vie de ma mère. Je les déteste, je les hais comme pas possible. Personne peut ressentir la colère qui m'étreint en ce moment. Je ralentis. Je marche. Je renifle. Rah, non, je me pince le nez. Mon ouïe contrôlée pour percevoir le moindre bruit. Ma vue qui sonde les alentours. J'ai les sens aux alertes. L'odorat, par contre, est camouflé par ce parfum horrible. Je progresse, dans une démarche comme si j'avance dans un champ de mines. Je fais attention à chacun de mes pas, comme si la terre va exploser d'un instant à l'autre si je fais le mauvais pas.

Et puis là. Une senteur nouvelle, une senteur qui se mêle à l'odeur humaine qui flotte dans l'air. Je décide, sans aucune hésitation, de retrouver la source de cette odeur. Je progresse, je marche. Je débouche dans un coin où je la trouve. Je commence à angoisser. J'avance vers elle, elle est endormie. Mais je m'en fiche, j'ai besoin d'être rassuré. La curiosité m'a certainement poussé dans un piège. Elle a la marque de ma meute. C'est peut-être mon Alpha. Je me dirige vers elle, d'un pas fluide, feutré et silencieux. « Madame ? », Dis-je, le museau qui s'approche lentement vers son corps allongé.

Seuls les petits rongeurs avaient le courage de passer dans ce village, du moins, c'est ce qu'avait déclaré Baïka à sa conscience depuis sa sieste. Un quart d'heure et le ciel avaient bien changé, se trouvant vite un manteau sombre et les animaux quant à eux rechercher un abri. Rares sont ceux qui se sont arrêté ici, avec l'horrible odeur des anciens bipèdes.

Quelques quarts d'heures s'étaient écoulés depuis son repos et des bruits de pas réguliers réveillèrent les sens de la louve Alpha, encore une odeur inconnue mais qui allait bientôt se révéler. La voix couvait une sonorité faible mais légèrement grave, était-ce un louveteau ? En ouvrant ces yeux d'ambre, Baïka découvrit un jeune loup qui semblait être perdu et inquiet alors d'un mouvement agile et gracieux, la louve se leva avant de l'observer et l'observe pendant quelques minutes. Elle ne l'avait jamais vu, et à qui pouvait-il bien appartenir ?

▴ Qu'est-ce que tu fais seul à cet heure tardive ?

Son instinct protecteur avait pris le dessus mais la réelle question, c'était " où sont ses parents ? ". Pas loin ? Non, elle aurait senti l'odeur de sa mère ou bien de son père.

Je fuis une force inconnue, pénétrant les entrailles de ce village qui ne me dit rien qui vaille. L'odeur est puissante, violente pour mon odorat que je pince sans plus tarder. Mes yeux se sont accrochés à cette louve. Elle ne se réveille pas encore, enfin c'est ce que je pensais, qu'elle dormait profondément. Je m'approche, tendant le museau vers elle. Je renifle son odeur. Elle a la marque de ma meute. Super, je ne suis pas tombé sur un inconnu d'une autre meute, j'aurais flippé sinon. J'ai beau être curieux, hyperactif, j'ai une frousse en béton. Je l'appelle « Madame » et ses yeux s'ouvrent. J'observe ses iris perles et je recule pour lui laisser de l'espace et ne pas l'indisposer. « Je crois que je me suis perdue. » Je la fixe un instant avant que mes yeux ne supportent plus les siens. Je les baisse alors puis finalement je les relève, un sourire sur les lèvres. « Sinon moi c'est Rafael mais tu peux m'appeler Rafy ! Tu viens du Canyon toi aussi, tu peux peut-être m'aider ?! »

Ce louveteau était orphelin, tout comme elle finalement à part ne jamais avoir connu sa mère. C'est dans un bref mouvement qu'elle se secoua pour retirer la fine couche de poussière qui s'était posé avec le vent qui souffler de temps à autre et change son regard dur en un regard tout doux, se voulant être rassurante. Il se dit perdu et ça n'étonnait pas Baïka, les terres étaient nombreuses et peu importe le chemin, ça sera toujours un casse-tête.

Quand ses yeux croisa ceux de l'enfant, un sourire se dessina sur ses lèvres et son prénom la fît sourire, Rafael alias Rafy. Mais les paroles qui suivirent les premières mirent les oreilles de l'Alpha en avant, était-il du Canyon ? Ou bien voulait-il intégrer le Canyon ?

▴ Je suis Baïka, l'Alpha du Canyon. Je suis enchanté Rafael.

Après tout, ce petit pouvait peut-être faire de grandes choses et négliger les petits louveteaux n'est pas dans les gènes de l'immaculé. Ou peut-être s'imagine-t-elle des idées alors qu'il ne veut qu'un renseignement ? À cette pensée, son sourire s'agrandit avant de le renfermer un petit peu.

▴ En quoi je peux t'aider ?

C'était la première requête du petit Rafael alors d'un visage peu fermer à son habitude, Baïka tenter ainsi de le mettre à l'aise.